Une voiture fermée sans pieds milieux ? Oui, ça existe. Le phénomène a pour nom Ford B-Max, une minispace somme toute ordinaire si ce n'était son système d'ouverture des portières révolutionnaire. Une solution probante, à l'usage, sans conséquence néfaste sur la tenue de route. Essai de la version 1.0 Ecoboost.
Par Jean Bourquin
D'abord, la fiche signalétique. Petit « a », le minispace Ford B-Max se tient dans les normes de son espèce, à considérer ses dimensions. En longueur, en largeur ou en hauteur, il fait comme les autres, à l'exception de l'Opel Meriva, nettement plus imposant que ses rivaux. Et pour débuter sur une note négative, sur le papier du moins, il repose sur l'un des empattements les plus courts de la catégorie, soit 2,49 m. Seul le Renault Modus fait « pire », façon de parler, avec 2,48 m. Juste pour situer le débat, l'empattement des Hyundai ix20/Kia Venga – ce sont les mêmes voitures, pas plus longues que le B-Max - atteint 2,62 m. Il y a là, du coup, matière à s'interroger sur l'habitabilité du B-Max. Le doute s'installe, rien qu'à lire la fiche technique.
Petit « b », c'est également un monospace tout ce qu'il y a de plus ordinaire, sur les fondamentaux du genre s'entend. Il aurait même tendance à se contenter du minimum syndical, puisque sa banquette arrière ne coulisse pas. Elle se rabat en un tournemain pour libérer une surface de chargement totalement plane, encore faut-il au préalable rehausser le faux plancher fourni de série dès la finition de base. De même, le dossier du siège passager se rabat lui aussi, et c'est là encore un équipement de série sur toute la gamme. Ça, c’est plutôt bien vu.
Le coffre, pour sa part, présente des formes régulières, sa surface est donc exploitable dans sa totalité, mais il n'est pas très profond. Résultat, sa capacité de chargement s'élève à 318 dm3 sous le cache-bagages, et se réduit à 304 dm3 si l'on opte pour la roue de secours galette, moyennant 50 €. A cet égard, tous les rivaux du B-Max se montrent plus généreux pour les bagages, sauf le vieillissant Renault Modus, toujours lui. Pour rattraper le coup, les espaces de rangement, tous vastes et placés aux bons endroits, pullulent dans l'habitacle. Et il y a un tiroir sous le siège passager à partir de la finition Titanium. Voilà pour les faits.
Petit « c », le B-Max n'en est pas moins un engin révolutionnaire. Nous en avons déjà parlé (voir nos archives), ce minispace se distingue de la masse de ses congénères non pas par son système d'ouverture des portières - celles de l'arrière coulissent, un grand classique s'agissant d'un monospace, au demeurant rarement usité à ce niveau de gamme - mais par l'absence de montants centraux. Ce qui, dans les faits, relativise toutes les menues faiblesses relevées ci-dessus.
Inutile d'épiloguer sur l'intérêt de la chose tant il paraît évident. Quand les deux portières latérales sont ouvertes en même temps, ou même quand seule celle de l'arrière est escamotée, accéder aux places arrière ne nécessite aucune contorsion, sauf à baisser, tout de même, un peu la tête. Du coup, on imagine sans mal tout ce qu'il est possible de faire en se facilitant grandement la vie. Installer un ou deux sièges bébé, mettre les ceintures des jeunes enfants, embarquer des personnes âgées sans les obliger à diverses contorsions plus guère de leur âge, idem en ce qui concerne les personnes à mobilité limitée, ou encore déposer des sacs de course derrière les sièges avant en ne faisant qu'un seul geste... Tout est possible, avec une aisance qu'aucun autre dispositif d'ouverture n'est en mesure d'offrir. Pas même les portes antagonistes de l'Opel Meriva, pourtant bien pratiques. C'est la grande force du B-Max, et on appelle ça un coup de génie.
Mieux encore, et une fois lesdites portières refermées, cet habitacle reste accueillant. Il s'avère, de fait, habitable, contrairement à ce que la mesure de l'empattement laissait craindre. Sauf en largeur : trois adultes installés aux places arrière, c'est sûr, ça ne va pas le faire... A deux, en revanche, tout va bien. Les places latérales sont bien formées, elles ne sont pas raides, et il y a de la place pour la tête, les coudes et, surtout, les jambes, Ford ayant dégagé un large espace sous les sièges avant pour y caser les pieds. La conclusion, dès lors, s'impose d'elle-même. Pour le transport de personnes dans une voiture peu encombrante, le B-Max est le véhicule idéal. Moins pour les bagages, nous l'avons dit... Cette belle impression d'espace est encore accentuée par le toit panoramique, lequel réclame un petit supplément de 500 € à partir de la seconde livrée. Chaudement recommandé, malgré tout.
En mouvement, cela donne quoi ? Là est toute la question, en effet, l'absence de pieds milieux pouvant laisser planer quelques sérieux doutes quant à la rigidité de la caisse. Ford a réglé le problème en renforçant les extrémités de chaque portière - du coup assez lourdes : il faut y aller franco pour ouvrir ou refermer les portes coulissantes -, le procédé composant un montant en bonne et due forme quand elles sont refermées. Aucune crainte, dès lors, en ce qui concerne la rigidité, c'est du solide, ça ne se tord pas dans tous les sens et ça colle au bitume comme de la glu. Ford sait faire d'excellents châssis, à la fois rigoureux et réactifs, et celui du B-Max, emprunté en grande partie à la Fiesta, n'échappe pas à la règle. Tout juste note t-on une légère propension au sous-virage quand on force l'allure sur un parcours sinueux, ainsi qu'une prise de roulis tout aussi légère dans les mêmes conditions. C'est le physique en hauteur qui veut ça, mais l'auto reste franche sur ses appuis et se conduit l'esprit tranquille. Elle est plaisante à mener, la direction précise et calibrée selon les bonnes règles faisant le reste. Le confort de marche ne s'en ressent guère, la suspension réalisant un bon travail de filtration.
Et puis, il y a le moteur, le fameux trois-cylindres 1.0 SCTi Ecoboost fort de 120 ch, qui ressemble à s'y méprendre à une petite merveille. Il a tout pour lui, à commencer par son étonnante capacité à déplacer de lourdes automobiles - la Focus, le C-Max, bientôt la Mondeo... - sans perdre une once de souffle. Le B-Max n'étant pour sa part pas trop lourd - moins de 1 300 kg avec cette mécanique -, ce phénomène surnaturel lui donne de l'allant et de l'énergie dans les relances, sauf en cinquième, un tantinet longuette. La commande de boîte, de son côté, est bien guidée, aucun souci de ce côté-là. Ce moteur, enfin, n'est pas un boit-sans-soif, et c'est même sa vertu première. Partant de là, l'intérêt des motorisations diesel, en comparaison, reste à démontrer, d'autant que la moins puissante d'entre elles, le 1.5 TDCi de 75 ch, se vend aux mêmes prix, pile poil, que le 1.0 SCTi en finitions Trend et Titanium. A méditer.
Une note personnelle, pour terminer. Pour ma part, je déteste conduire les minispaces, car ils présentent tous une position de conduite exécrable - un avis tout subjectif, j'en conviens -, en raison d'un pédalier systématiquement placé trop près du siège, ce qui m'oblige à trop plier les genoux. Sans compter le siège lui-même transformé en tabouret. Tous, sauf justement le B-Max. Ici, le pédalier se tient loin du siège, lequel est peut-être un peu étroit pour les personnes de forte corpulence mais retient bien toutes les parties du corps concernées. Surtout, il est seyant et bien dessiné, pas du tout raide. A mon sens, et rien que pour cette raison, le B-Max surclasse la concurrence.
J. B.
LA FICHE TECHNIQUE
Ford B-Max 1.0 SCTi Ecoboost
Moteur : 3 cylindres essence, turbo, injection directe. 998 cm3
Puissance : 120 ch à 6 000 tr/mn
Couple : 170 Nm de 1 400 à 4 500 tr/mn (200 Nm avec overboost)
Transmission : aux roues AV
Boîte de vitesses : mécanique à 5 rapports
Longueur x largeur x hauteur : 4,08 x 1,75 x 1,60 m
Empattement : 2,49 m
Coffre : 318 dm3
Poids : 1 279 kg
Vitesse maxi : 189 km/h
0 à 100 km/h : 11,2 sec.
Stop/start : oui
Conso. urbaine / extra-urbaine / mixte : 6 / 4,2 / 4,9 l/100 km
Emissions de CO2 : 114 g/km
LA GAMME B-MAX
La gamme du Ford B-Max s'organise autour de cinq moteurs - trois essence, deux diesel - et de quatre finitions. Côté essence, le trois-cylindres 1.0 SCTi Ecoboost ici à l'essai est vendu aux mêmes prix, aux finitions correspondantes, que le quatre-cylindres 1.6 Ti-VCT de 105 ch, lequel n'est disponible qu'avec la boîte robotisée à six rapports dite Powershift. En finition Titanium, le diesel 1.5 TDCi de 75 ch est lui aussi proposé aux mêmes prix que les deux motorisations susmentionnées. Rebelote en finition Trend, mais par rapport au 1.0 SCTi seulement, avec 45 ch en moins et des valeurs de consommation à peine moindres. Voilà qui mérite réflexion. Le système stop/start n'est disponible qu'avec le 1.0 SCTi.
Les prix sont compétitifs - l'Opel Meriva, soit le concurrent le plus proche du B-Max avec ses portières antagoniques, coûte plus cher à motorisations équivalentes, sauf dans les finitions de base - et l'équipement de série retient tout le nécessaire pour vivre décemment. Ces choses dites, Ford se met à l'heure allemande en proposant une liste d'options que ne renierait pas le groupe Volkswagen. Ces options aussi diverses que variées ne sont pas onéreuses. De fait, aucun des multiples packs proposés n'atteint 1 000 €. En aditionnant quelques babioles dont on ne peut se passer une fois qu'on y a goûté - toit panoramique, accès et démarrage sans clé, dégivrage rapide du pare-brise, écran couleur, etc. -, la facture enfle tout de même un tout petit peu. Le navigateur GPS brille par son absence. Il viendra plus tard.
LES PRIX
Essence
1.4
90 ch ; BVM 5 ; 171 km/h ; 6 l/100 km ; 139 g/km.
Ambiente : 15 800 € ; Trend : 17 350 € ; Titanium : 18 550 €. Ni bonus ni malus.
1.0 SCTi Ecoboost
(voir ci-dessus)
Trend : 19 050 € ; Titanium : 20 250 € ; Titanium X : 21 450 €. Ni bonus ni malus.
1.6 Ti-VCT
105 ch ; BVR 6 ; 180 km/h ; 6,4 l/100 km ; 149 g/km.
Titanium : 20 250 € ; Titanium X : 21 450 €. Malus : 200 €.
Diesel
1.5 TDCi
75 ch ; BVM 5 ; 157 km/h ; 4,1 l/100 km ; 109 g/km.
Ambiente : 18 050 € ; Trend : 19 050 € ; Titanium : 20 250 €. Ni bonus ni malus.
1.6 TDCi
95 ch ; BVM 5 ; 173 km/h ; 4 l/100 km ; 104 g/km.
Trend : 19 900 € ; Titanium : 21 100 € ; Titanium X : 22 300 €. Bonus : 200 €.
LES EQUIPEMENTS DE SERIE
Equipements de sécurité communs à toute la gamme
7 airbags, dont 1 airbag genoux conducteur ; alerte de dégonflage des pneus ; 3 appuie-tête ; ESP sur 1.4 ; ESP avec aide au démarrage en côte sur les autres motorisations ; fixations Isofix aux places latérales AR.
Ambiente
Banquette fractionnable 60/40 ; dossier du siège passager rabattable ; faux plancher à hauteur réglable dans le coffre ; jantes en acier 15 pouces ; 4 lève-vitres électriques ; rétros électriques non peints ; siège condcuteur réglable en hauteur ; verrouillage centralisé ; volant réglable en hauteur et profondeur.
Installation audio : autoradio CD MP3, prises auxiliaire/USB, commandes au volant, écran 2 lignes et 6 HP.
Trend (en plus)
Antibrouillards ; boîte à gants éclairée ; climatisation manuelle ; ordinateur de bord ; poignées de portes et rétros couleur carrosserie ; volant cuir.
Titanium (en plus)
Accoudoir central AR ; accoudoir siège conducteur ; allumage automatique des phares et des essuie-glace ; climatisation automatique ; éclairage d'ambiance ; feux de jour à LED ; jantes alliage 16 pouces ; ligne chromée à la base des vitres latérales ; réglage lombaire siège conducteur ; régulateur de vitesse ; rétro intérieur photosensible ; rétro de surveillance des enfants ; tapis de sol ; tiroir sous le siège passager.
Installation audio : écran matriciel 3 pouces ; interface Bluetooth et commandes vocales.
Intègre la fonction d'appel Ford SOS - en cas d'accident, le système appelle automatiquement les servives de secours les plus proches, en France et dans plusieurs pays européens.
Titanium X (en plus)
Grille de calandre chromée ; plaques de seuil AV/AR ; sellerie cuir ; sièges chauffants ; tapis de sol en velour ; vitres AR et lunette surteintées.
LES PRINCIPALES OPTIONS
- Accès et démarrage sans clé : 500 € (à partir de Titanium)
- Becquet AR : 190 € (toute la gamme)
- Caméra de recul - nécessite Audio Pack 8 : 250 € (à partir de Titanium)
- Dégivrage rapide du pare-brise : 190 € (à partir de Trend)
- Jantes alliage 15 pouces : 430 € (Trend)
- Jantes alliage 16 pouces : 500 € (Trend)
- Jantes alliage 17 pouces : 200 € (à partir de Titanium)
- Peinture métallisée : 430 € (toute la gamme)
- Régulateur de vitesse : 230 € (Trend)
- Roue de secours galette : 50 € (toute la gamme)
- Toit panoramique : 500 € (à partir de Trend)
- Active City Stop - système de détection des obstacles et de freinage automatique à basse vitesse, inclut le dégivrage rapide du pare-brise : 300 € (à partir de Trend)
- Audio Pack 8 - aux diverses fonctions déjà citées, s'ajoutent un autoradio CD MP3 de marque Sony, un écran couleur LCD et 8 HP : 340 € (à partir de Titanium)
- Pack Parking - radars de recul, rétros rabattables électriquement : 290 € (à partir de Trend)
- Pack Easy City - Active City Stop, accès et démarrage sans clé, radars de recul, rétros rabattables électriquement : 990 € (à partir de Titanium)
Cet article vous est proposé en partenariat avec les rubriques
BMW occasion et Peugeot occasion du site automobile.fr